L'amour me guidera-t-il jusque lui ou c'est toi ?

Une éternité… Oui, pour moi, ça faisait bien une éternité que je l’avais perdu. Le destin a toujours été cynique, si vous voulez mon avis. Il m’a arraché ma mère quand je n’étais encore qu’un lionceau et là, c’était Kovu. Au moment précis où mon père, aussi borné que possessif, l’acceptait dans notre famille, dans cette grande famille demeurant à la terre des lions, il disparaissait. C’était à se demander ce que j’avais fait pour mériter cette cruauté. Je n’ai jamais été pessimiste. J’ai plutôt même tendance à me montrer optimiste, plein de ressources et motivée, affrontant les dangers et dépassant les difficultés. Mais cette fois, c’est différent. J’ai le sentiment d’avoir perdu mon autre moitié, la raison pour laquelle je vis. J’ai l’impression que mon cœur a été broyé, écrasé, morcelé. Après tout, ma vie désormais c’est Kovu, ce lionceau qui est devenu beau, grand, malicieux et un poil trop fier. Depuis son départ, je me montre battante, je cours dans tous le sens, à sa recherche, à la recherche d’une solution également mais en vain. « Non, je n’arrêterai pas ! Pas maintenant ! », hurlais-je une nouvelle fois à mon père, pendant que Timon et Pumbaa nous observaient, sans un mot. Ils m’aident souvent, Zazu aussi, mais ils évitent le plus possible de se mêler de nos histoires. J’étais mordante. J’étais impitoyable. Après tout, il pouvait bien comprendre ma détresse. Il avait fait la même chose alors que je n’étais encore consciente de rien de tout ça. C’est Pumbaa qui me l’a confié. Ah oui, c’est parce qu’il est plus mature et qu’il sait quand il faut abandonner… C’est lâche. « Tu vas finir par te tuer. », dit-il, implacable. On se prenait littéralement la tête depuis au moins dix bonnes minutes. Ça ne servait à rien d’insister. Il n’entendrait rien, de toute façon. – je sais bien que nous sommes aussi têtus l’un que l’autre mais je suis également trop fière pour l’admettre et il en est de même pour lui – Oui, on nous le dit souvent que je tiens beaucoup de lui.

C’est pour cette raison que je suis partie de mon côté. J’avais besoin de me dégourdir les jambes, de crier à plein poumons, de me vider l’esprit. Il n’y a rien de mieux pour ça que de courir dans la savane, dans le royaume de mon père. J’avais couru et couru pendant au moins une heure. Je m’étais perdue mentalement et physiquement. Mes pas m’avaient emmenée au beau milieu de nulle part, près de la frontière avec les terres interdites. Je m’étais posée contre un rochée, m’écroulant littéralement à même le sol chaud et sec à cause de l’aridité des lieux. La chaleur ne me dérangeait pas tant que ça, de toute façon, depuis sa disparition, j’étais prête à m’épuiser et à dépasser mes limites pour me sentir en vie. Je n’étais plus totalement la même. Il était bien trop loin de moi. « Kovu… Où es-tu ? », murmurais-je pour moi-même. De toute manière, personne ne viendrait me parler. Personne ne viendrait non plus me déranger.

A essayer de visiter tous les mondes j’allais finir par me mettre en danger non ? Pour le moment ça allait. Je n’avais pas croisé de Vanitas pour le moment. Et j’esperais bien qu’il ne reste mort et enterré celui la. Un des mondes que j’avais survolé attira mon attention. Et vlan d’un coup  de planeur plus tard et voilà que je rentrait dans l’atmosphere de ce monde bizarre et aride. Cependant tout ne se passa pas comme prévu. Mon armure avait disparu d’un coup et mon planeur devenait fou. Je perdais totalement le contrôle et j’vais fini par m’ecraser.

Fort heureusement j’avais eu l’idée de faire disparaître ma keyblade avant de toucher le sol. Je ne savais pas trop combien de temps j’etais resté inconscient, mais j’avais fini par me réveiller. Et je me redressais doucement sur mes pattes. Mes … Pattes ?

- Woooow !

Je tournais en rond. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. J’avais l’air d’avoir totalement changé d’apparence. Et  je m’etais precipité vers un petit point d’eau pour regarder mon reflet. J’etais un lionceau ! C’etait chouette ! Et je fini par courir un peu ailleurs pour aller explorer les lieux. Il n’y avait personne. Enfin il y avait juste quelques animaux mais ils n’etaient pas nombreux et assez loin. Apres quinze minutes de marche je fini par apercevoir une lionne alors je me précipitais vers elle en courant.

- Heeeey !

J’esperait qu’elle n’ait pas peur de moi. Mais je ne pensais pas puis ce que j’etais juste un lionceau. La seule chose que j’avais gardé de mon apparence humaine etait le bracelet de force accroché a ma patte. Et ma keyblade aussi probablement. Mais je ne l’avais pas encore invoquée puis ce qu’il n’y avait pas d’ennemis.

- Bonjour.

J’avais fini par somnoler. La chaleur avait cet effet sur moi, surtout quand je ne bougeais pas, comme à l’instant. Qu’est-ce que je pouvais faire de plus ? Je l’avais cherché dans tous les recoins de la Terre des lions. Alors, au fond, mon père avait raison, je m’épuisais et j’allais finir par me tuer, à force. Mais c’était plus fort que moi. Il s’agissait de mon âme sœur, de celui que j’aimais. Il savait parfaitement de quoi je parlais. Il n’avait plus jamais été le même depuis la disparition de maman. Même des années après, il avait du mal à parler d’elle et quand il pensait à elle, je remarquais cette même blessure qui m’animait dans ses yeux. Il pouvait dire ce qu’il voulait, je n’allais pas lâcher. Du moins, dès que j’allais trouver une idée ingénieuse. Ce qui n’était clairement pas le cas pour le moment. Je soupirai, ouvrant à peine les paupières. Un vrai sac de muscles impuissant, allongé dans une savane bien calme. Bien trop calme. Je savais que je faisais cet effet sur mes proies mais c’était pire qu’à l’accoutumée. Je ne sentais pourtant aucun danger climatique arriver.

Ce n’était pas un danger climatique qui arrivait. Non, c’était un lionceau. Un lionceau plutôt énergique et intrépide. Je me relevai en sursaut. Je ne l’avais jamais vu, celui-là. C’était pourtant rare de croiser un nouveau lionceau. « Bonjour, toi. » Je n’avais pas peur d’un lionceau mais je trouvais tout de même cela très étrange. Il n’était pas maigrichon, encore moins mal en point. Il ne devait donc pas être perdu depuis si longtemps. « Dis-moi, tu t’es perdu ? Je ne t’ai jamais vu dans le coin. » J’y allais toujours franchement mais je ne souhaitais pas l’effrayer. Je voulais juste comprendre ce qu’il se passait. « Si tu veux, je peux t’aider à retrouver ta mère. » J’étais toujours aussi naïve. Je n’avais pas encore remarqué son bracelet. J’étais pourtant sur mes gardes. Sait-on jamais que sa mère rôde dans les environs. Je voulais éviter un malentendu du genre de celui quand Kovu et moi nous nous étions rencontrés pour la première fois. Pourquoi tout me rappelait mon lion ?

J’etais complètement perdu la. Si Aqua me voyait elle serait sans doute en train de me passer un savon … Ou peut etre de se lécher les poils ? Quoi ? C’etait incroyable ! J’etais un lion un vrai ! Ce monde etait vraiment étrange. Et j’etais surexcité a l’idée de pouvoir visiter les lieux. Bon fallait sans doute que je me fasse passer pour un lionceau tout a fait normal alors pour le moment je n’invoquerais pas ma keyblade. Je m’etais donc approché de la première personne que je voyais. Une lionne plus grande que moi qui apparemment avait bien compris que j’etais un étranger ! Bon ce n’etait pas grave de toute façon elle ne me mangerait pas si elle savait que je venait d’un autre monde … Enfin peut etre que oui … J’en savais rien.

- Ben en fait je viens d’atterir ici il y a pas longtemps.

Atterir. Moui. Ben oups. Boulette. En même temps oui j’etais tombé du ciel comme ça. Bon respire Ventus ça ce trouve elle ne relèverait même pas l’emploi de ce mot bizarre. De toute façon il fallait déjà que je me depetre de sa bonne volonté a vouloir m’aider a retrouver ma mère.

- Je n’en ai pas …

Enfin peut etre que si mais de toute façon je ne m’en souvenais pas. Avant d’arriver a la contrée de départ je n’avais vraiment aucun souvenir. Et c’etait probablement mieux comme ça. Mais évitons de penser a des trucs tristes. C’est pourquoi je lui demandais sur une note plus joyeuse.

- Ou est ce qu’on est exactement ?

Parce que je n’avait aucune idée d’ou pouvait etre cet endroit. J’y allait doucement avec les questions pour le moment. J’avais déjà la prochaine en tête de toute façon. Mais je ne voulais pas qu’elle me prenne our quelqu’un de trop bizarre … Comment ça trop tard ?

Il venait d’atterrir ? Je n’y comprenais rien. Ce n’était pas un oiseau quand même. C’était déconcertant. J’essayais de saisir la subtilité mais rien ne me venait. J’étais perdue. Complètement perdue. Alors, je l’observai en silence, cherchant un indice quelconque. A part ce bracelet que je trouvais étrange et qui m’était totalement inconnu, toujours rien. D’ailleurs, à y penser, il était différent. Il n’avait rien d’un lionceau normal, pas cette odeur caractéristique. Ça sentait même mauvais. Une odeur que je ne connaissais pas mais une odeur forte. J’aurais dû me méfier. C’est ce qu’on m’avait appris, que ce soit Simba ou Kovu. Mais non, je n’y arrivais pas. La curiosité prenait le dessus comme toujours. « Atterrir ? Tu peux m’expliquer comme tu as fait pour atterrir ? J’ai essayé cent fois mais les lions, ça n’atterrit pas. » Je ne voulais pas l’effrayer avec mes questions mais pour le coup, j’étais vraiment perdue. « Tu es quoi, dis-moi ? Qui aussi. » Je réalisais que je donnais l’impression qu’un interrogatoire était en cours, alors je repris très rapidement. « Je ne vais rien te faire. Je cherche simplement à comprendre. Je ne suis pas une mauvaise lionne. » Trop gentille, hein ? Kovu n’avait cessé de me le répéter. Je n’avais rien d’une prédatrice parce que j’avais un trop bon cœur.

Je ne pouvais décemment pas être un monstre en présence d’un lionceau qui découvrait tout juste ce monde. Enfin, je l’appelais toujours lionceau parce que je ne connaissais ni sa nature ni son nom. Donc, ce « lionceau » n’avait pas de mère. Je venais de faire ma première bourde de la journée. Ce que je pouvais être gauche, parfois. Je soupirai, embêtée par la situation. Heureusement qu’il ne restait jamais muet. « Où on est ? » Décidément, il était bizarre. Il ne savait même pas où il « atterrissait » ? « Tu es sur la Terre des Lions. Simba, le roi, y gouverne. » Je n’allais tout de même pas lui dire que j’étais la fille de ce roi, autrement dit la princesse. Ce n’était pas mon genre. Je préférais de loin l’anonymat. Et ça tombait bien parce qu’il ne connaissait rien à la Terre des Lions. De ce fait, il ne prenait pas de gants avec moi. Il ne se montrait pas trop poli. Il était naturel, spontané. Ça me faisait un bien fou !

Oups ? Alors la j’etais dans de beaux draps. C’est vrai quoi … « atterir » j’aurais pu utiliser un autre mot. Mais c’etait sorti tout seul. Pour moi c’etait tellement naturel de débarquer ici avec mon planeur ! Mais la j’etais un félin … Et la lionne devant moi se posait des questions. Et plus elle en posait des questions. Plus je me sentais mal a l’aise. Je baissais doucement les oreilles.

- Heum …

Elle devait sentir mon malaise. Ou elle comprenait drôlement vite les choses. Mais elle assurait qu’elle ne me ferais rien. Alors je pouvais etre rassuré. Et lui dire la vraie raison de ma présence ici ? Je regardais un peu autour de nous avant de m’asseoir.

- J … Je suis Ventus. Un porteur de la keyblade et je suis …

Je levais une de mes pattes avant en la regardant perplexe avant de poursuivre.

- Je suis ici pour enquêter a propos d’evenements bizarres qui auraient pu avoir lieu. Je viens d’un autre monde.

Apres est ce que j’etais humain ? Je regardais mes pattes un peu honteux parce que je n’etais même pas sur de pouvoir le dire. J’etais la X blade. J’etais l’arme de Xehanort. Rien de plus.  Mais je reprenais un peu mes esprits pour poursuivre la conversation. La terre des lions ? Le roi Simba ? Tiens ce nom me disait quelque chose mais j’etais incapable de savoir pourquoi.

- Oh d’accord. Et euh … tu t’appelles comment au juste ?

Oui parce que dans tout ça je ne savais même pas son nom.